Par une pratique basée sur la performance, le travail de Rose de la Riva se décline en une production d'œuvres vidéo, de dessins ou d’installations. Celles-ci s’élaborent principalement à partir d’associations intuitives, de métaphores bricolées et d’explorations in situ. En tant que performeuse, elle conceptualise ses installations avec une séquence narrative et spatiale qui s’apparente aux actions performatives. Sa méthodologie se situe dans l’interstice entre matière, objet et historicités, créant un dialogue où les aspects formels et conceptuels prennent le relais l’un de l’autre.

Depuis quelques années, elle s’intéresse aux techniques de production agricole, à la régénération des sols et aux liens métaphoriques que ces procédés entretiennent avec nos propres existences. Qu’il s’agisse d’activités horticoles, médicales ou domestiques, elle observe les images et représentations formées par l’exercice du travail. Ces gestes d'entretien et de soins se transposent en un langage performatif qui se mêle à un régime de connaissances occultes ou de croyances anciennes.

Récemment, ses recherches étudient l'histoire de la sorcellerie en examinant ses liens avec la ruralité, les épidémies d’ergotisme, la démonologie et ses représentations populaires. L’absorption de théories, de concepts et d'iconographies diverses se manifeste par le biais d'une approche incarnée et non linéaire où la performance lui permet de traîter des enchevêtrements qui s’y logent.

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Rose de la Riva est une artiste visuelle et travailleuse culturelle née à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal. Elle détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2018) et vient tout juste de graduer à la maîtrise en Studio Arts à l’Université Concordia (2025). Depuis 2016, ses œuvres et ses performances ont fait l’objet de présentations solo et collaboratives au sein de centres d’artistes, festivals, résidences, appartements, terrains vagues et friches urbaines. Elle s’est également engagée au sein des collectifs d’art performance des auto-workshops et du Tas Invisible, ainsi que dans l’organisation de plusieurs événements performatifs autogérés.

Crédit photo : Florence Viau